Ubisoft vous a entendu. Les retours reçu après la sortie de The Division a permis au studio d'améliorer ce qui était déjà un bon jeu. Ceci étant dit, pourquoi ne pas simplement se contenter d'ajouts de contenu et de mises à jours mineures ? Parce que The Division 2 propose plusieurs améliorations majeures qui n'auraient simplement pas été possibles sur le premier jeu, il en résulte l'un des meilleurs looter-shooter disponible à ce jour.
Une déclaration très forte que vous aurez surement un petit peu de mal à croire après la première demi-heure de jeu puisque les personnages et l'histoire sont au mieux ennuyants. Nous avons eu du mal à expliquer clairement pourquoi nous exécutions tels ordres ou même à nous rappeler du nom de certains personnages nous ayant donné ces ordres quelques minutes après une des nombreuses cinématiques dramatiques au possible. Globalement, vous devez sauver Washington D.C., mais l'histoire nous a paru forcée et les personnages tentent de rattraper cela avec une attitude "pas de temps pour les détails" qui fait passer The Expendables pour du Shakespeare. Heureusement, nous nous en moquons puisque le gameplay est le roi dans The Division 2.
Listez les lacunes de The Division dans votre esprit et préparez-vous à en effacer la plupart. Commençons par le monde. Manhattan était déjà très impressionnant grâce à ses grattes-ciel époustouflant et à son sens de l'échelle, mais Washington fait passer les choses à la vitesse supérieure. Chaque recoin de la capitale américaine est rempli de détails intéressant qui donnent à la ville une dimension et réelle et vivante. Et si la sélection interminable de monuments et musées historiques ne vous suffit pas, la végétation envahissante couplée à l'aspect ravagé du monde créent une forme de beauté intrigante qui met votre imagination à l'épreuve pour trouver le pourquoi du comment. Qu'est-il arrivé à la petite fille qui a dessiné sa famille avant de quitter sa maison si brusquement qu'elle en a oublié son doudou ? Pourquoi ce camion s'est-il retrouvé dans ce supermarché ? Il est possible d'obtenir des réponses via des enregistrements ou bien grâce à des images figées appelées Echos, mais certaines sont complètement laissées à votre imagination. "Montrez mais ne dites pas" fonctionne souvent très bien dans ces cas et c'est cela qui rend le monde si réel. Réalisme qui se retrouve aussi dans les combats.
Vous vous souvenez de satanés ennemis apparemment munis de gilets pare-balles dans le premier jeu ? Il ont presque tous disparus dans The Division 2. Vous comme vos ennemis êtes beaucoup plus mortels. Évidemment, les ennemis les plus puissants nécessiteront plusieurs chargeurs avant de tomber. Mais cela est acceptable lorsqu'ils portent ce qui semble être des tenues de déminages intégrales. Afin de les abattre, vous devrez tirer sur les certaines parties afin de révéler des points faibles. De plus, le ressenti des armes est très distincts, vous pouvez d'ailleurs les personnaliser grâce à une large gamme de gadgets modifiables, ce qui donne à chaque combat une dimension épique et réel. Il nous est arrivé plus d'avoir des frissons en abattant in extremis un kamikaze et en voyant l'explosion terrasser ses alliés proches. La grande variété d'ennemis rafraîchit l'expérience et le monde dynamique a encore un ou deux tours dans sa manche pour les joueurs. Il n'est pas exclu que de nouvelles factions émergent ce qui vous forcera à élargir votre rayon d'action mais aussi à vous adapter à de nouvelles tactiques hostiles. Ajoutez à cela le cycle jour/nuit et le système de météo qui met en scène des fusillades sous une pluie battante, une orage, un brouillard épais ou un grand soleil et vous pouvez être certains qu'aucun affrontement ne se ressemblera.
Le seul problème étant que le jeu ne repose que sur ces affrontements. Quasiment toutes les tâches ont le même schéma : aller d'un point A à un point B, interagir avec quelque chose et tirer sur des hordes d'ennemis. Mais les choses ne sont pas aussi basiques que dans certains autres jeux du genre. The Division 2 propose également des phases d'énigmes où vous devrez par exemple trouver un moyen d'ouvrir une porte ou d'entrer dans un bâtiment en utilisant l'environnement intelligemment. Le jeu n'est tout de même pas fait pour celles et ceux qui recherchent de grandes variations de gameplay. Mais cela ne fut pas un vrai point négatif pour nous puisque nous avons adoré l'alternance entre le combat et les phases de réflexion.
Et cela reste vrai quarante heures de jeu plus tard. L'une des raisons à cela étant que le jeu évolue en fonction de vos actions. Les jeux Ubisoft sont connus pour emprunter certaines mécaniques l'un à l'autre. The Division 2 a repris et améliorer le système de camp de Far Cry : New Dawn grâce à des récompenses bien plus notables. Éliminer des ennemis dans les nombreux Points de Contrôles dispersés à travers la ville vous permettra de les offrir à vos alliés. Non seulement vous bénéficierez ainsi d'un nouveau point de réapparition et de voyage rapide mais certains PNJ feront aussi dorénavant irruption lorsque vous serez aux prises avec des ennemis dans la zone d'un de ces camps. Leur rendre visite de temps en temps vous permettra d'accumuler les ressources et l'expérience plus rapidement. Une boucle de gameplay pareille est essentielle dans un jeu de ce genre, et The Division 2 ne déçoit pas sur ce point là.
Chaque arme et pièce d'équipement a une sélection quasi-infinie d'atout et d'attribut que vous pouvez choisir, chaque drop est intéressant. Même en déambulant simplement dans la ville en cherchant des affrontements rapides ou des coffres suffira à se constituer un équipement intéressant. À peu près chaque chose que vous faites vous récompensera à un moment ou un autre que ce soit par des points d'expérience, du loot, de la monnaie du jeu, des objets purement esthétiques, des schémas de fabrication ou encore des points pour améliorer vos perks. En moins de dix minute, vous trouverez une activité qui vous récompensera d'équipement ou au moins de divertissement, et ce même dans l'endgame.
La raison en est simple, les développeurs ne plaisantaient pas en disant que l'endgame serait essentiel dans The Division 2. Lorsque nous avons discuté avec Mathias Karlson avant le lancement, celui ci nous a expliqué qu'une faction, les Black Tusk, était réservée à cette partie du jeu parce qu'elle corserait les choses. Et nous n'avons pas été déçus. Cette faction propose des défis uniques grâce à leurs gadgets uniques. Vous devrez d'un coup affronter des drones, des chiens robots et des soldats bien plus coriaces. Si le Black Tusk avait été l'ennemi à combattre dès les Points de Contrôles ou autres activités du genre, cela aurait vite été trop ennuyeux.Mais les développeurs ont réussi à garder l'expérience fraîche grâce à des choix très malins. Les Missions Invasions vous forcent à adopter de nouvelles tactiques à cause des nouveaux ennemis et les Spécialisations vous proposent plus d'options, ce qui donne l'impression de jouer à un jeu complètement différent.
En réalité, on peut même penser que The Division 2 est fait de plusieurs jeux. Vous avez la campagne, l'endgame, mais n'oublions pas les zones PvP. Nos premières impressions sur les Dark Zones étaient déjà très bonnes. Pour faire simple, la suppression de l'avantage de niveau renforce l'expérience mais n'importe quel joueur se fera tout simplement ouvrir face à une équipe complète si il décide d'aller explorer les zones seuls les zones les plus intéressantes en termes de loot. Mais cela vaut le coup puisque vous n'avez pas forcément besoin d'extraire ce loot pour l'obtenir. Plusieurs fois nous avons pu équiper notre nouveau stuff dernier cri très rapidement. Jouer à cache-cache avec des agents renégats est une vraie possibilité.
Ensuite, il y a les modes de Conflit : Escarmouche et Domination. Ce n'est pas vraiment ce que nous attendons d'un jeu comme ça mais nous ne pouvons nier qu'ils réussiront à occuper beaucoup d'entre vous grâce à la sensation unique de chaque arme et de la progression. Ces modes se déroulent loin de la ville, dans de nouveaux lieux, mais nous avons tout de même préféré l'ambiance incertaine de Washington D.C.
Nous encensons le jeu et ses qualités mais soyons clairs, The Division 2 a ses défauts. Des titres avec des mondes partagés complexes comme celui-ci souffrent de problèmes techniques on ne déroge pas à la règle ici. Même si l'expérience fut étonnamment stable dans sa globalité (nous avons joué sur Xbox One), il nous est arrivé de rencontrer des ennemis qui ne prennent par leurs balles, ou bien de mourir brutalement plusieurs secondes après s'être fait tirer dessus; deux choses extrêmement frustrantes. Ensuite, il y aussi la manière dont certaines compétences reset juste après les avoir activer, ce qui nous met dans des situations très délicates (Ubisoft a déclaré que la mise à jour serveur d'hier rendait le bug plus rare et que le prochain rare l'éradiquerait complètement). Rajoutez quelques crashs de serveurs, des portes qui ne s'ouvrent pas, nous forçant a redémarrer des missions entières et vous êtes bon.
Mais malgré tout, comme vous avez du le noter en lisant le premier paragraphe, ces quelques défauts disparaissent aussi vite qu'ils surgissent. The Division 2 a réussi à combler presque chaque lacune de son grand frère. Le jeu est à couper le souffle visuellement et bluffant en termes de gameplay. Washington D.C. est belle et complexe mais aussi remplie d'un milliers d'activités qui vous récompensent toujours, d'une manière ou d'une autre et ce du prologue aux activités les plus corsées que le jeu propose. Le RPG en ligne de Massive propose une histoire oubliable, souffre de quelques soucis techniques et d'un gameplay qui paraitra probablement répétitif à certains malgré les nombreuses variations proposées. Mais ces petits manquements n'altèrent en rien le fait que The Division 2 est l'un des meilleurs looter-shooter de ces dernières années.