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Ancestors: The Humankind Odyssey

Ancestors: The Humankind Odyssey

L'évolution de l'espèce repose sur vos épaules.

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Patrice Désilets n'est pas un nom célèbre parmi les créateurs du jeu vidéo, et pourtant : il est à l'origine de chefs d'œuvres comme Prince of Persia : Les Sables du Temps ou les trois premiers Assassin's Creed. Une dynamique créative qui s'est arrêtée lors de la séparation de Patrice avec Ubisoft en 2010, après avoir produit Assassin's Creed : Brotherhood.

Depuis, le français n'a pas trop fait de vague. 1666 : Amsterdam, son premier titre après son départ d'Ubisoft, s'est vu annulé lors de la faillite de THQ en 2013. Ironie du sort, le projet s'est fait racheter par Ubisoft - qui a tout simplement annulé le titre - obligeant Désilets à passer trois ans de sa vie à récupérer les droits. Lors de cette bataille avec l'éditeur, Désilets a crée Panache Digital Games. 5 ans plus tard, voilà le résultat avec Ancestors : The Humankind Odyssey qui reprend avec fidélité les ambitions du directeur des premiers Assassin's Creed.

Tandis que la licence Assassin's Creed emmène le joueur dans différentes contrées à des époques différentes, Ancestors : The Humankind Odyssey remonte encore plus loin dans le temps. Le joueur est emmené dans les jungles d'Afrique, à environ 10 millions d'année avant J.C. Oui oui, avant l'apparition même de l'homme puisque vous y incarnez un singe et avez la responsabilité de faire évoluer l'espèce : si vous échouez, la race humaine sera morte avant même d'avoir existé.

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D'un côté, l'Évolution est un processus long, qui prend son temps (malgré ce que peut en dire Pokémon). De l'autre, les jeux vidéo sont faits de réponses rapides voire immédiates, afin de garder l'intérêt du joueur. Mélanger ces deux domaines implique de sacrifier certaines thèses scientifiques : l'apprentissage des outils, le bipédisme et la communication arrivent bien plus rapidement dans le jeu qu'il ne l'est possible scientifiquement. Par conséquent, il n'est pas possible de prendre le jeu comme référence scientifique en ce qui concerne la biologie . Néanmoins, le titre est capable de montrer certains aspects de l'évolution humaine de différentes manières.

Ancestors: The Humankind Odyssey

Bien évidemment, nos ancêtres n'avaient aucune idée de comment évoluer leur race : c'est au cœur de cette ignorance que Panache Digital Games embarque le joueur. Il est abandonné à lui-même, accompagné par un "Bonne chance, nous ne vous aiderons pas beaucoup". Cette philosophie mène donc à une première heure confuse, ne séduisant pas le joueur. Ancestors parie gros en affichant l'ambition ne pas aider : d'un côté, les joueurs ne veulent pas être tenus pas la main et la plupart des jeux vidéo qui vous laissent libres donnent une sensation de maîtrise, de réussite. D'un autre côté, il faut que la construction du jeu soit cohérente avec cette philosophie : Ancestors donne juste l'impression que les développeurs ont été paresseux plus qu'autre chose. Par exemple, pour comprendre ce que les éléments de l'interface représentent, il faut passer un temps trop long dans les réglages, même en ayant passer tous les tutoriels proposés par le jeu.

On pourrait argumenter que la longue courbe d'apprentissage est cohérente avec la philosophie des développeurs : l'Évolution est volatile et sans pitié, ne laissant que les plus adaptés en vie. Ici, il s'agit de s'interroger sur la nature du jeu vidéo en lui-même : il ne doit pas être qu'éducatif ou créatif mais aussi amusant à consommer. Et les premières heures d'Ancestors ne sont pas amusantes, au contraire : elles sont plus que frustrantes.

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Néanmoins, cette frustration se transforme lentement en un long processus de répétition. Une routine agréable accompagne le cycle des primates joués. Après peu de temps, le jeu vous offre les commandes : manger, boire, dormir, se reproduire et enseigner comment vivre aux prochaines générations, tout ça avec Elton John, Time Rice et Hans Zimmer en fond. Que Mufasa serait fier !

Un arbre de talent est utilisé pour faire évoluer votre espèce - ce qui est probablement la meilleure illustration de l'Évolution. Il est construit sur principe de mimétisme (le singe voit, le singe fait), où le joueur se trimballe sa progéniture afin de voir vos actions pour les reproduire dans le futur, tels que boire de l'eau ou marcher sur deux jambes. À travers l'observation, l'imitation et la répétition, de nouveaux neurones sont produits au sein du cerveau partagé par les primates : le renforcement de ces neurones sont donc transmis aux nouvelles générations, et ainsi de suite. Se faisant, les descendants n'auront pas à tout réapprendre depuis le début puisque certaines capacités et habitudes seront codées directement dans le cerveau via l'ADN. Encore une fois, c'est une simplification scientifique qui illustre bien la chose tout étant facile d'utilisation dans le jeu.

Ancestors: The Humankind OdysseyAncestors: The Humankind Odyssey

Le plus grand challenge du jeu consiste à transformer le leeeeeennnnnnnnnnnt processus d'Évolution en quelque chose d'amusant, de captivant. Parce que, pour être honnête, Ancestors lasse après quelques heures. Sans histoire ni d'objectifs plus "ambitieux" que la survie de l'espèce, l'apprentissage de nouveaux talents et l'exploration de la jungle ennuient vite le joueur. Au moins, se balancer de lianes en lianes pour esquiver les dangers de la jungle a son charme mais doit également vite lasser à long-terme.

Par ailleurs, le manque d'expérience de Panache Studio se ressent très vite : le premier titre n'impressionne pas visuellement, et il manque certaines fonctionnalités pour le confort du joueur telle qu'une option pour passer les cinématiques. Alors oui, les bébés singes sont très mignons, mais regarder plusieurs fois la même cinématique de naissance peut très vite se révéler fatigant.

Ancestors : The Humankind Odyssey n'est clairement pas fait pour tout le monde. Le manque d'accompagnement au début du jeu frustre, et les plus impatients vont vite abandonner le titre. Par ailleurs, l'absence d'histoire crée un manque d'intérêt majeur pour fidéliser le joueur s'il s'intéresse à autre chose que la seule survie des primates. Néanmoins, le titre de Panache Studio a une approche semi-pédagogique qui séduira les joueurs en quête de liberté.
Ancestors parle d'Évolution, mais n'est clairement pas une révolution.

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06 Gamereactor France
6 / 10
+
Concept excitant, arbre de talent maîtrisé, sensation de liberté totale
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Tutoriels brouillons conjugés à une longue courbe d'apprentissage, cinématique impassables, manque d'objectifs pour le long-terme.
overall score
La moyenne de Gamereactor. Quelle note lui attribueriez vous? La moyenne est établie à partir des notes accordées par les différentes rédactions européennes de Gamereactor

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