Il y a une dynamique en constante évolution construite dans la relation entre la mère et le fils dans ce drame oublié et c'est à tout point de vue la chevronnée, naturelle et super présente Julia Roberts qui porte les scènes clés sur ses épaules tout au long de l'histoire. Il y a certainement des parties de l'intrigue qui ne fonctionnent pas tout à fait pour moi et je pense qu'il y a beaucoup de faiblesses dans la façon dont Lucas Hedges dépeint le toxicomane Ben, mais Roberts est superbe à chaque seconde qu'elle passe devant la caméra.
Le thriller d'entreprise absolument brillant (et douloureusement sous-estimé, et drôle) de Tony Gilroy est imprégné de caractère, de rythme, d'humour et de charme alors même qu'il dépeint le côté le plus impitoyable de l'espionnage industriel, et ici Roberts donne une performance superbe et intemporelle dans le rôle de Claire Stenwick, une femme implacablement intelligente. Ici, Roberts réussit à être aussi belle que dangereuse, aussi vive d'esprit que pleine de ressources.
L'ensemble dysfonctionnel des femmes de la famille Weston et leur affrontement à la suite d'une tragédie était probablement destiné à l'origine à une performance de Meryl Streep dans le rôle de la mère grossière et intransigeante, mais rétrospectivement, c'est Roberts qui vole la vedette. Roberts est la star ici et la pièce de Tracy Letts ( Pulitzer Prize), primée à Broadway, est transformée par la performance de Roberts en une histoire passionnante, fascinante, drôle et sombre de bagage émotionnel.
Roberts a remporté un Oscar pour son rôle d'avocate de petite ville Brockovich (basé sur des faits réels) et il n'y a jamais eu de point d'interrogation à ce sujet. Parce qu'elle est constamment brillante, ici. Le style de réalisation souvent légèrement névrosé de Soderbergh sert de contraste excellent à l'interprétation charmante, confiante et dure de Brokovich par Roberts, et elle est hypnotiquement bonne dans chaque scène.
Le rôle le plus convaincant que Roberts ait jamais joué est sans aucun doute dans l'adaptation cinématographique de Mike Nichols de la pièce primée de Patrick Marber, dans laquelle elle incarne Anna, une photographe pour le moins coriace, qui se retrouve au milieu d'un drame relationnel rare et rocailleux entre deux couples, où les coups verbaux volent dans les airs et où chaque émotion est complètement décimée par des transgressions régulières. L'intensité de Roberts dans le rôle d'Anna est parfaitement assortie à la nervosité stressée et boutonneuse de Clive Owen, et c'est à bien des égards une pure démonstration d'un jeu d'acteur toujours superbe.