C'est agréable de voir des studios bien établis sortir de leur zone de confort et s'essayer à un nouveau genre. Même s'il s'agit d'une prise de risque qui mène parfois à des échecs cuisants. Dans le cas d'Horizon : Zero Dawn, l'initiative "osée" de Guerrilla Games semble s'avérer payante...
Nous avons passé une toute une journée dans les locaux de Guerrilla Games, à Amsterdam, pour essayer leur nouveau jeu d'aventure/action. En plus de tester le jeu, nous avons pu faire le tour du studio et ainsi voir le processus d'élaboration des dinosaures robotisés, des prémisses de leur conception au produit fini. Nous avons d'abord visité le de département en charge de la conception ou nous avons pu voir les différentes versions par lesquelles les robots étaient passé avant leur apparence finale. Puis nous avons ensuite vu la modélisation 3D, le développement de l'intelligence artificielle, l'animation, la conception audio et enfin les effets spéciaux. Cela nous donné un bon aperçu de la façon dont un studio de plus 270 personnes fonctionne et nous a permis de mesurer la quantité de travail nécessaire à la création du moindre élément de l'écosystème que l'on retrouve dans le jeu.
Notre visite fut également ponctuée d'entretiens avec des membres clés de l'équipe. Nous avons notamment compris que Guerrilla avait dû travailler dur pour adapter son moteur Decima afin de passer du shooter à la première personne de Killzone à un monde ouvert, mais à en juger par le résultat, il semble que leurs efforts soient récompensés.
Pour ceux qui n'auraient pas entendu parler d'Horizon : Zero Dawn, il s'agit d'un jeu d'action/aventure en monde ouvert proposant un ensemble de thèmes plutôt inhabituels. Le joueur incarne le personnage d'Aloy, une chasseuse hors-la-loi très douée mais tête brûle qui s'est fait rejeter avec son père par le reste de la tribu. Dans ce monde différentes tribus primitives vivent sur une terre luxuriante. On comprend que quelque chose de terrible a eu lieu et que la civilisation précédente a été anéantie. Tout autour de nous nous pouvons voir des vestiges de cette ancienne civilisation et Aloy va chercher à découvrir ce qui s'est réellement passé. En plus de l'intrigue principale, de nombreuses quêtes secondaires nous sont proposées. On notera au passage que l'animation des visages aurait pu être un peu plus travaillée car on retrouve parfois une certaine raideur surtout au niveau du visage du personnage principal.
L'autre mystère est qu'il y a de nouveaux prédateurs qui rodent. Ici pas de tigres de dents de sabre ni de mammouths, le monde a été conquis par des animaux robotiques imposants et par des dinosaures. Ils sont au sommet de la chaîne alimentaire. Se souciant peu des humains, ils se concentrant sur la recherche de nourriture ainsi que sur l'extraction et le transport des matériaux pour des raisons mystérieuses. Mais si on les provoque ils attaquent les tribus sans relâche. Le mélange de tribalisme, d'apocalypse et d'animaux mécaniques crée une combinaison unique et nous offre de nombreuse aventures palpitantes ce qui est vraiment le point fort du jeu.
Il est facile, même pour les studios les expérimentés, de faire des erreurs lorsqu'on se lance dans un genre complètement nouveau, et la technologie actuelle pourrait ne pas bien s'adapter au jeu ou le jeu pourrait s'en retrouver déséquilibré. Après avoir joué quatre heures, ça ne semble pas être la cas ici, Guerilla ayant bien fait son travail. Aloy commence son voyage en tant que jeune enfant, vivant avec son beau-père Rost, qui est un excellent chasseur mais qui a gravement offensé sa tribu.
La relation père-fille fonctionne très bien et on s'attache rapidement aux personnages d'Aloy et de Rost. On apprendre en même temps à se faufiler, chasser et se déplacer dans la nature. Plus loin dans le scénario, on rencontre de nouvelles tribus, on voyage vers des terres lointaines et on chasse des animaux robotiques de plus en plus dangereux. Les mystères de la terre nous tiennent en haleine et viennent s'ajouter à l'histoire principale.
Aloy est une excellente chasseuse mais elle ne peut pas se mesurer à la puissance des robots qui l'entourent. Chaque fois que vous rencontrez une nouvelle bête, il est préférable d'observer, de ruser et de poser des pièges. On retrouve ici tous les classiques d'un monde ouvert : Aloy peut se cacher dans l'herbe haute, prendre les animaux les plus faibles en embuscade et les tuer d'un seul coup et elle peut par exemple grimper avec agilité au-dessus d'un rocher pour marquer ses ennemis. Le combat diffère des autres jeux du genre car il y a beaucoup de gadgets qui vont servir de pièges potentiels.
Vous pouvez, par exemple, tendre des fils électrifiés puis effrayer les animaux les plus peureux pour qu'ils courent dans cette direction afin de les étourdir. En cas de rencontre avec des groupes dangereux, il faudra vous attaquer aux prédateurs un par un en ancrant les autres au sol à l'aide de votre pistolet à corde. La chasse est souvent précédée d'un moment de sérénité, suivie d'une installation prudente de vos pièges et de quelques secondes d'action frénétique. Des batailles prolongées sont réservées aux méchants dinosaures qui vont vous donner du fil à retordre avant de mettre enfin un genou à terre. Tous les animaux ont des points faibles et des faiblesses au niveau de leur blindage qui seront une aubaine pour les chasseurs expérimentés, mais atteindre ces points en plein combat est un vrai challenge. Il y a une grande différence entre un combat inattendu et spontané et un piège soigneusement préparé. Une fois que votre niveau de puissance augmente et que vous progressez dans la maîtrise des compétences d'Aloy les premiers ennemis deviennent des nuisances mineures. Ce sera alors le moment de passer à une autre zone.
Les combats sont généralement impressionnants bien que par moment un peu chaotiques. Les contrôles sont précis, du moins pendant notre essai les combats étaient agréables surtout lorsqu'on a pris le temps de les planifier correctement. Beaucoup d'animaux robotiques agissaient de la même façon que leur équivalent dans le monde réel, mais d'autres animaux plus exotiques auront, par la suite, des réactions plus inattendues. Horizon a le potentiel de créer de vraies « histoires de guerre » suite à nos chasses réussies ou non et à nos rencontres avec des tribus hostiles. Piéger des robots inconnus n'est pas aussi facile qu'il y paraît, comme nous l'avons découvert quand certains d'entre eux ont sauté par-dessus nos fils électrifiés pour tenter de griffer le visage d'Aloy.
Alors que le jeu a été pour la PS4 standard, nous avons également eu la chance d'essayer Horizon : Zero Dawn en résolution 4K avec la PS4 Pro. La performance de la console permet principalement de gérer la résolution et accroître le réalisme des effets spéciaux. Les deux versions proposent 30 images par seconde, ce qui est dommage pour un jeu rapide axé sur le combat. Mais le jeu reste impressionnant à regarder sur les deux plateformes.
Horizon : Zero Dawn trouve facilement sa place parmi les jeux d'action en open world. La trame principale est intéressant et nous donne envie de continuer à jouer et la plupart des quêtes secondaires ont également leur propre charme. Les différents thèmes offrent de nombreuses possibilités au niveau du script et des combats et ce dès les premiers instants et jusqu'à la victoire face au dernier boss. Le jeu ne réinvente pas la roue, mais s'appuie plutôt sur des pratiques ayant fait leurs preuves. Si vous avez joué au nouveau Tomb Raider, à Far Cry ou à Metal Gear Solid, vous vous sentirez probablement à l'aise avec Horizon. Les arcs et les pièges ont peut-être pris le pas sur les armes à feu, mais la mécanique de base demeure largement similaire. Vous vous retrouvés souvent désarmé et face à des ennemis plus nombreux, il vous faudra plutôt ruser et poser des pièges que vous lancer dans le duel coûte que coûte. Il vous faudra patienter jusqu'au 1 mars pour découvrir ce monde apocalyptique haut en couleur avec ses tribus, ses robots et ses mystères qui devraient nous permettre de vivre de belles aventures...