Au détour d'une allée bondée du premier salon de jeu vidéo de France, la Paris Games Week, un stand un peu particulier. Ce n'est ni le nom d'un éditeur de jeu vidéo qui s'inscrit sur les panneaux le surplombant, ni les lettres flashies d'un constructeur hardware. Un peu comme un cheveu dans la soupe, dans un coin de l'énorme espace dédié à Microsoft, la marque automobile Ford s'est octroyé une petite place.
Mais la firme américaine n'est pas présente par hasard. Le temps de la Paris Games Week, des milliers de visiteurs vont défiler sur les volants installés là, à l'occasion. L'objectif : découvrir de véritables champions de l'esport de demain. « C'est simple, on est là pour détecter des pépites », lance Donald Reignoux, acteur-doubleur mais surtout animateur de la chaîne consacrée au sport électronique ES1, et tout fraichement nommé capitaine de la section esportive française de Ford.
La sélection actuelle se déroule sur la plus arcade des simulations automobiles, à savoir Forza Horizon 4, et le circuit mythique des 24h du Mans, reconstitué dans le jeu. Au volant d'une Ford (forcément), les candidats se relaient sur des volants Logitech installés pour l'occasion. « On a 3h d'attente tous les jours », se réjouit Céline Artimage, directrice de communication de Ford France.
Jacques-Louis et ses quatre amis font parties des nombreux visiteurs du salon qui se sont prêtés au jeu. Pour eux, la participation s'est faite un peu par hasard. « On voulait tester les volants, et on nous a expliqué qu'on pourrait être sélectionnés si on faisait un bon chrono », explique-t-il, casquette du meilleur temps de sa course vissée sur la tête. Si les chances d'être sélectionnés sont très minces pour le quintuor de joueurs amateurs, d'autres candidats présentent de très bons temps. Certains s'approchent même des records établis sur le circuit, avec 3min30 contre 3min15 pour les coureurs professionnels, selon le premier bilan de Céline Artimage.
La première phase semble donc concluante pour la marque automobile. Mais l'étape reste encore très liminaire : « L'objectif c'est de recruter 10 à 15 joueurs, sur des salons comme celui-ci, mais aussi via des tournois en ligne, pour de nombreux jeux de simulation sportive, explique Donald Reignou. Donc pas forcément que Forza Horizon, mais aussi iRacing, Asseto Corsa, Gran Turismo... ». Et faire un bon temps ne suffit pas. Des entretiens de motivation suivront, pour définir le niveau d'implication du joueur. « Et pourquoi pas finir même par les mettre sur de vrais circuits, pas virtuels cette fois ! », s'avance le capitaine.
Le même processus est actuellement en cours dans plusieurs autres pays d'Europe, notamment en Italie, au Royaume-Uni ou en Espagne. Dans le courant de l'année 2020, les équipes devraient être constituées et prêtes à la compétition.