Turtle Rock Studios se prépare à la sortie imminente de Black 4 Blood. La bêta est déjà lancée à l'heure où on écrit ces lignes,et on a donc pu essayer ce successeur spirituel de Left 4 Dead. Une équipe de Gamereactor a eu la chance de pouvoir passer plusieurs heures sur ce nouveau jeu et nous démontrent leur létalité lorsqu'il s'agit d'incarner des zombies et lorsqu'on se bat contre des morts-vivants...
Une unique session de jeu a suffi pour apprécier les modes PvE et PvP du jeu. C'était l'opportunité parfaite pour découvrir à quel point les morts-vivants sont des créatures sympas lorsqu'on ne vous oblige pas à les tuer. Comment nous demanderez-vous ? Et bien en jouant contre d'autres joueurs dans les batailles des Cleaners et des Riddens.
Les Cleaners sont des humains qui ont accès à une série de jeux de cartes qui sont ajoutés à chaque tour (que ce soit un gain de vitesse, des améliorations d'équipements, de meilleurs objets, etc ...). Pendant la première phase du jeu, il y a toujours un petit moment dédié au pillage avant que ne commence le combat avec sang, viande et substance visqueuse à la clé. Les Riddens sont des zombies. Il y en a neuf types avec trois variations et trois mutations pour chaque. On se retrouve avec un genre de système de classes avec des mouvements et des attaques spécifiques, le tout basé sur un système de progression complexe.
Les objectifs ne sont pas les mêmes pour les Riddens et les Cleaners. Les Cleaners devront survivre le plus longtemps possible tandis que les Riddens devront les annihiler le plus rapidement possible. Il est donc moins important de faire beaucoup de kills que de maîtriser le temps puisqu'à la fin du tour (deux parties en alternant les équipes), l'équipe qui a survécu le plus longtemps sur la carte l'emporte. Il y a trois tours en tout sur trois cartes différentes.
Ce n'est facile pour personne. Les cartes sont réduites, même si certaines d'entre elles sont vraiment pas mal, avec une conception intelligente pour forcer les altercations. C'est très important parce que les survivants doivent affronter à la fois les autres joueurs mais aussi une horde de zombies qui ne fait que s'accroître. Heureusement, les survivants peuvent ranimer leurs coéquipiers. Ils ont à leur disposition des pièges et différents types d'armes bien équilibrés (à l'exception d'une hache imparable et d'un fusil à pompe dévastateur).
Les Riddens peuvent uniquement réapparaître s'ils sont cachés (on peut se déplacer librement sur la carte en attendant de réapparaître). Il faut s'organiser pour se répartir les rôles et bien communiquer pour accroître ses chances de l'emporter. Par contre, la clé c'est vraiment d'utiliser des points de Mutations pour améliorer ses stats ou celles de la horde contrôlée par l'IA du jeu. Il faut éviter de mourir (évidemment) et choisir avec soin sa créature par rapport à la carte. Ironiquement, il faut utiliser son cerveau pour jouer un zombie.
En tant que survivants, l'expérience est particulièrement oppressante à cause de la horde qui augmente en taille mais aussi en dangerosité (à cause de ces fameux points de mutation). S'ajoute à ça la carte qui devient de plus en plus petite (un peu comme dans un Battle Royale). En tant que zombies, il y a de plus en plus de place pour bouger, mais les survivants ont aussi plus de gadgets à leur disposition qu'au début pour vous infliger des dégâts. En plus, le système de progression ne se réinitialise pas après chaque tour et ça se sent.
Dans l'ensemble, on a bien apprécié le mode Joueur contre Joueur. Certes, il y avait quelques problèmes de clipping dans les espaces réduits (les monstres ne passent juste pas). Cependant Back 4 Blood est très réactif et offre aux joueurs une expérience déjà assez solide. Au début, on regrettait de ne pas pouvoir glisser sur le sol mais, on s'est très vite aperçus que c'était logique de renoncer à cette mécanique typique des jeux de tir aujourd'hui compte tenu de la mobilité dans le jeu et du rythme de l'action . Ça reste un peu dommage quand même parce qu'on rêverait voir Hoffman glisser sur le toit d'un bus scolaire.
En revanche, le réel point fort de Back 4 Blood c'est le mode PvE (et c'est celui qu'on vous recommande pendant cette beta). C'est franchement difficile. On a vraiment été surpris par le système entièrement basé sur les cartes. Les classes ne jouent pas un grand rôle ici. C'est surtout un point de départ. Ainsi, choisir Mom "Sarah Connor" ou "The Hoff" sera peut-être initialement un choix difficile qui aura un léger impact sur le début du jeu mais à la fin, ce sont les cartes qui déterminent vos capacités. On regrette que ça ne soit pas mieux expliqué lorsqu'on commence une partie parce que le système nous promet une certaine complexité à cet égard. Certes, au début, c'est un peu le cas.
Certaines cartes ont un impact sur vos dégâts de mêlée avec le couteau, certaines vous permettent de vous soigner en frappant vos ennemis avec vos poings, d'autres améliorent vos soins, etc ... Ces améliorations ne se réinitialisent pas après avoir complété votre mission ou lorsque vous mourrez. On peut aussi tomber sur des cartes corrompues qui rajoutent certains défis au jeu. On vous conseille d'éviter que la horde soit attirée par des oiseaux ou des alarmes si vous voulez terminer le jeu avec tout le monde en vie. Nous ne n'y sommes pas parvenus.
L'aspect coop de Back 4 Blood nous a surpris parce que ce n'est pas limité à juste survivre face à la horde. Dans chaque mission, il y a un peu de récit même si on n'entend pas beaucoup parler de la campagne elle-même qui n'existe pas dans la beta. Pendant la partie, il faut atteindre des abris qui fonctionnent comme des points de contrôle où vous pourrez acheter des armes et de l'équipement, recharger et récupérer des objets. Le système de progression fonctionne comme un jeu en solo à la différence que vous êtes accompagné par trois amis (même pas des robots).
Si on met de côté les masques de collisions très étranges et les animations un peu lentes (surtout en comparaison à l'animation de recharge qui est très rapide), c'était une expérience en coop très divertissante et tendue dès le début. Il faut vraiment faire très attention avec les zombies parce qu'il est possible de blesser ses amis (en tout cas en difficile) et les choses peuvent très vite mal tourner.
Les morts-vivants peuvent être abattus facilement mais le problème c'est qu'ils sont très nombreux et qu'ils ne se fatiguent jamais. Les niveaux sont également conçus de telle façon que tôt ou tard, vous provoquerez la horde ou vous rencontrerez des ennemis dangereux dans certains espaces fermés. Vous serez aussi confrontés à de nombreuses autres complications qui vous rappelleront que vous êtes dans une apocalypse de zombies prêts à vous dévorer en quelques secondes. Est-ce que c'est difficile ? Oui, ça l'est. Est-ce que c'est amusant ? Sans aucun doute.
On a manqué de temps pour découvrir plus en détails le mode PvE mais on vous en avait déjà parlé quand on avait testé l'alpha de B4B. On a quand même compris très vite que les cartes et les armes doivent être choisies avec précaution. Dans ce mode, il y en a très peu mais on en trouve davantage en explorant les niveaux. Vos choix ont des conséquences. Il faut une bonne cohésion d'équipe aussi, particulièrement lorsqu'on tombe sur une carte corrompue qui peut considérablement vous compliquer la vie. Vous devrez rester concentré à chaque instant.
Après nos quelques parties, on avait l'impression d'avoir plus ou moins fait le tour du jeu. Pourtant, la compatibilité multiplateformes du jeu et les doublages dans différentes langues sont la preuve que le jeu est pratiquement terminé. Peut-être que certaines animations auraient intérêt à être ajustées, même si certaines d'entre elles sont très abouties comme le lancer de grenade. Il faudrait également corriger certains bugs comme celui qui nous a à un moment empêcher de changer d'armes depuis le lobby). Pour le reste, c'était une expérience de jeu solide et difficile mais surtout le gameplay qui était particulièrement stimulant.
Grâce à cette session de jeu, on a donc appris deux choses. La première, c'est que Black 4 Blood souhaite se démarquer de son prédécesseur Left 4 Dead. La deuxième ? C'est que si on était amené à se retrouver dans une apocalypse de zombies, on préférerait être du côté des zombies... du moins pour l'instant !