Après une semaine d'accès anticipé payant sur PC (et un essai de 10 heures sur Xbox One), Anthem est enfin dans les rayons et a été mis à jour avec le très important correctif du premier lancement. Nous avons joué toute la semaine, à la fois avant et après la mise à jour qui élimine les bugs : il est donc enfin temps de résumer nos impressions sur un jeu qui en met plein la vue et déçoit presque tout autant. Mais avant, reprenons les propos que nous avions déjà exprimés dans nos toutes premières impressions du jeu.
Anthem est le jeu d'EA qui suit les traces de jeux comme Destiny 2 ou Warframe : Bioware a conçu un jeu de tir de science-fiction à la troisième personne, conçu avec une seule idée en tête, entraîner les joueurs dans une boucle presque infinie de combats et de raids. À certains égards, Anthem réussit absolument dans cette entreprise. Volez dans les airs avec votre costume de guerre mécanisé (ici appelé Javelin) et faire pleuvoir une pluie de feu et de chaos sur vos ennemis et remarquablement agréable. Et bien souvent, vous allez prendre votre pied dans les combats.
En effet, Anthem est un beau jeu qui regorge de lieux sublimes à explorer, de vastes étendues et des recoins plus petits, cachés dans un immense monde bac à sable. Les ennemis sont étranges, impressionnants et menaçants. Piloter un Javelin est un plaisir, et les personnages à qui vous parlez sont, mis à part quelques animations loufoques au milieu d'une conversation, réalistes et bien fait. Bref, Bioware a conçu un jeu magnifique et nous l'avons certainement apprécié d'un point de vue visuel. Vous ne trouverez pas ici de bêtise à la Andromeda.
L'histoire vous amène à jouer le rôle d'un soldat sans nom qui n'a pour tâche que de sauver le monde avec une pléiade de personnages colorés à vos côtés. Chaque joueur est embarqué dans un voyage au cours duquel les habitants de cette étrange planète dépendent de votre force de combat, composée de super-soldats fortement blindés appellés les Freelancers. Dans cette histoire, de vieux ennemis sont réapparus et, sans surprise, ils désirent dominer monde en utilisant le mystérieux Hymne (Anthem en anglais). Naturellement, c'est à vous de les arrêter.
Nous avons déjà mentionné le combat mais il y a beaucoup à dire. Il existe quatre types de Javelins parmi lesquels certains ne se déverrouillent qu'après avoir joué un certain temps. De manière générale, nous avons opté pour la classe intermédiaire. Les Javelins peuvent être personnalisés dans une mesure raisonnable, avec suffisamment de place pour choisir vos grenades, deux armes, une attaque ultime et de nombreux emplacement pour des améliorations diverses. Vous pouvez également choisir les options de personnalisation afin de modifier votre armure avec différents matériaux et couleurs, le tout soutenu par un magasin de cosmétiques bien placé.
Le rythme du gameplay est assez simple : vous devez vous rendre à un endroit qui craint pour les habitants, faire le ménage (tuer toutes menace) et ramasser le butin. Bien sûr, l'accent est mis sur le jeu en équipe. Cela dit, l'élément social ne profite pas toujours à l'expérience du joueur et si vous êtes à la traîne pour quelque raison que ce soit, vous serez téléportés à la prochaine rencontre, que cela vous plaise ou non.
Bien que les armes elles-mêmes soient généralement assez ennuyeuses grâce à leur design conventionnel (ce qui peut s'avérer être un problème étant donné l'importance accrue accordée au butin, nous verrons ça plus tard), les mécaniques de tir elles-mêmes peuvent être assez étonnantes. C'est un bon travail car dans l'ensemble, la conception de la mission n'est pas particulièrement inspirante et il n'y a pas beaucoup de variété dans ce domaine. C'est un point dans lequel Bioware peut devenir créatif au fil du temps à mesure que de nouveaux contenus seront ajoutés, mais au lancement, l'offre ne présente pas une grande nuance.
On pourrait en dire autant de la narration, qui est normalement la pierre angulaire de toute aventure de Bioware. Ici, les choses ont été rationalisées jusqu'à l'essentiel, avec des conversations à deux choix plutôt que des arbres de dialogue en branches. Bien que nous ayons préféré l'ancienne méthode, cette nouvelle approche n'est pas sans fondement. Pour commencer, certains personnages amusants attendent d'être découverts et, bien que vos interactions avec eux soient limitées, elles sont généralement bien écrites et interprétées correctement. Cela permet également à Bioware de raconter une histoire plus proche de celles d'un auteur que d'un scénario narratif. Mais les fans du studio risquent d'être déçus.
L'histoire comble principalement les écarts entre les différentes phases d'action, et d'un point de vue global : nous l'avons beaucoup appréciée, mais le contenu secondaire n'est surtout là que pour ajouter un contexte à la violence que vous infligez à vos ennemis. De plus, tous les écrans de chargement ralentissent le rythme de cette expérience. La plupart du temps, au QG, vous êtes limités à marcher lentement et à rendre visite aux PNJ. Ceci dit, ce n'est pas seulement un endroit pour discuter avec vos nouveaux amis, vous devez y retourner après chaque mission accomplie.
Un peu frustrant quand tout ce que vous désirez, c'est vous rendre sur le terrain et tuer tout ce qui bouge. La campagne principale souffre également de problèmes de rythme, et l'acte intermédiaire demande un effort interminable dans lequel vous devez remplir un certain nombre d'objectifs (comme ouvrir des coffres et terminer des événements mondiaux). Vous pouvez également noter que la structure de la coopérative est en contradiction avec le récit du héros isolé qui nous est raconté.
Les choses se sont améliorées au cours de la seconde moitié de la campagne et nous avons été raisonnablement satisfaits de l'histoire à la fin. Il est dommage cependant que le rythme général soit un peu gâché par les écrans de chargement et le travail fastidieux des missions à objectifs. Mais, nous avons néanmoins apprécié l'essentiel du récit en dépit de sa présentation décousue. Une fois l'histoire terminée, vous pouvez bien sûr augmenter le niveau de difficulté à Grand Maître et vous attaquer à des largages légendaires. Celles-ci sont un peu plus intéressantes que les armes ordinaires, mais ne suffisent pas pour faire justifier un farm intensif. Ce qui est dommage car c'est la base de cet opus, une fois la campagne terminée. Il reste toutefois deux autres bastions à affronter, de nouveaux défis à relever et des versions rejouables des missions précédentes.
Votre codex contient une mine d'informations relatives à vos aventures, mais cette partie du jeu n'a pas été bien expliquée ni utilisée de manière particulièrement impressionnante. En fait, ces critiques peuvent être émises sur une grande partie du jeu, un flou qui nuit à l'ensemble de l'expérience. La complexité du jeu a été dissimulée afin de simplifier au maximum l'expérience de base, mais cela pour effet d'entamer la profondeur du gameplay.
Comme mentionné précédemment, l'accent est mis sur le travail d'équipe et le travail en coopération. De nombreuses synergies attendent d'être découvertes avec les Javelins, notamment dans leurs combos avec leurs capacités sur le champ de bataille. Certains des plus gros ennemis peuvent être une vraie corvée à vaincre, en particulier dans les environnements les plus difficiles. Pourtant, le combat, qui se trouve être la clé de voute de ce jeu au final, fonctionne très bien. Bioware a su se perfectionner dans le domaine du gameplay, et ça ce voit. Les parties coopératives des derniers jeux Mass Effect témoignent de la compétence croissante du studio dans cet aspect et Anthem en est l'apogée.
Il est étrange de faire l'éloge du combat dans un jeu Bioware tout en aspirant à une expérience narrative plus substantielle, mais c'est ce que nous avons fait après avoir passé plus de trente heures sur Anthem. L'action est rapide, dynamique, et certains des combats sont spectaculaires. Il est cependant dommage qu'il n'y ait pas eu plus de variété en ce qui concerne la structure des missions. Cela n'aide également pas le fait qu'il y a eu pas mal de problèmes techniques au cours de notre session, avec des missions qui ne se chargeaient pas correctement et des bugs étranges in-game. Le flou dans les fonctionnalités mentionnées ci-dessus n'aide pas non plus, pas plus que le rythme en général. Vous oscillez souvent entre conversations intéressantes et combats passionnants, avec des moments forts qui s'enchaînent par l'ennui et la frustration.
Malgré tous ses défauts, l'ADN de Bioware est encore perceptible tout au long de cette étrange aventure. Son design évoque souvent l'esprit de Mass Effect, avec une histoire qui divertit même si c'est une expérience plutôt décousue par rapport aux anciens travaux du studio. Cependant, il est loin d'être parfait, avec ces choix de conception étranges qui freinent les choses, ainsi que ces problèmes de rythme qui étouffent l'expérience de base. Les combats sont phénoménaux et impressionnants toutefois, et le design général est appréciable. Il y a de quoi aimer le jeu, c'est juste dommage que le studio ait décidé de rationaliser son style, car si ce gameplay avait été associé à des choix significatifs et un peu plus de variété dans le scénario, il marquerait le retour de Bioware en grande pompe. Dans l'état actuel des choses, il reste encore beaucoup à attendre d'Anthem, nous sommes restés sur notre faim, à voir ce que lui réserve l'avenir.